mercredi 31 décembre 2008

Etait-il encore vivant avant de mourir ?

Polémique du jour : était-ce si grave que ça de laisser mourir un patient alors qu'il n'aurait (peut être) pas survécu ?

L'hôpital public n'a pas eu les moyens d'accueillir un patient ? Mais non, voyons. C'est juste qu'on savait qu'il allait y rester de toutes façons. Enfin, peut être. On va chercher à le prouver en tous cas.

J'ai envie de donner un conseil à Roselyne Bachelot pour réaliser pas mal d'économie en matière de santé. Je propose de ne plus accueillir les patients dont on est certain qu'ils vont mourir. Non, ne poussez pas de cris d'orfraie : cette proposition est tout ce qu'il y a de plus égalitaire puisque nous sommes tous condamnés à plus ou moins brève échéance, du moins si tout va bien. Ainsi, fermons tout simplement les hôpitaux publics qui, disons le tout net, ne sauverons personne. Quel gaspillage quand on y pense, tout cet argent jeté par les fenêtres pour une efficacité si nulle.

mardi 30 septembre 2008

Vision ?

En ces temps où les 27 pays de l'UE (près de 17 000 milliards de PIB) se chicanent et rechignent à donner un seul milliard (excédent de la PAC) aux pays les plus pauvres pour lutter contre la faim, et où les USA lachent presque sans condition 700 milliards pour sauver des banques et des assurances, il me semble que cette chanson de Saez, sortie en mars 2002, est tout à fait appropriée. Voire visionnaire...

Quand il faudrait aider le pauvre
Et quand ce pauvre a plein de frères
Et que ces frères sont des millions
Que ces millions sont des milliards
Que ces milliards sont l'humain

Mais des milliards d'humains
Ça vaut pas des milliards

Quand il faut garder Pinochet
Et tous les autres petits insectes
On en a du temps à perdre
Et puis faut oublier

Y'a pas une dictature
Qu'on a n'a pas financée
Y'a pas une mitraillette
Qu'on a pas fabriquée

Quand on laisse crever
Parce que soigner le pauvre
Non, monsieur, ça paye pas
Quand on laisse s'entretuer
Parce qu'armer le pauvre
Oui, monsieur, ça paye bien

Et quand il faut sauver Bouddha
Y'a pas de minutes de silence
Tant qu'y a pas marqué dollar
Y'a pas de minutes de silence
Mais pour sauver la bourse
Et le peuple bourgeois...

God Bless America

Laisser crever, c'est pas un crime
Quand on est économiste
Laisser crever, c'est pas un crime
Quand on est économiste

O mon pays, je prie pour toi,
Pour tous mes frères,
Et pour moi-même,
Que la justice n'existe pas
Car s'il en est une
On est mort

O mon pays, je prie pour toi
Pour tous mes frères
Et pour moi-même
Que la justice n'existe pas
Car s'il en est une
On est mort

Quand le World Crade s'enterre,
C'est bien triste quand même
Quand le World Crade s'enterre,
On se souvient Massoud...

vendredi 29 août 2008

"La religion répond à une névrose"

Quatre jeunes détruisent des distributeurs de préservatifs par conviction religieuse

PAU, 28 août 2008 (AFP) - Quatre jeunes, qui agissaient par "conviction religieuse" catholique, ont été interpellés jeudi à Pau alors qu'ils éventraient des distributeurs de préservatifs et jetaient leur contenu, a-t-on appris de source policière.
Les quatre jeunes, âgés de 20 à 24 ans, tous frères ou cousins d'une même famille en vacances à Jurançon, à côté de Pau, ont été arrêtés en flagrant délit dans le centre de Pau dans la nuit de mercredi à jeudi, a précisé la police.
Armés de pieds-de-biche, ils arrachaient les distributeurs de préservatifs, les éventraient et jetaient leur contenu dans les poubelles de la voie publique.
Alertée par des témoins, la police les a interpellés au moment où ils s'acharnaient sur la quatrième proie de leur soirée.
Ils se sont présentés comme des "catholiques fervents" et ont déclaré avoir agi "par "conviction religieuse, contre l'avortement et la contraception", selon la police.
Les quatre jeunes, qui ont avoué avoir mené une première action similaire le 17 juillet dernier, assurent qu'ils remettaient à leur paroisse les pièces de monnaies récupérées dans les distributeurs.
Ils ont été remis en liberté dans l'attente de leur comparution, le 19 janvier 2009, devant le tribunal correctionnel de Pau.

Qu'ajouter à cette nouvelle éloquente ? Si ces jeunes gens ont à ce point un problème avec leur sexualité, il y a des spécialistes pour ça...

mercredi 27 août 2008

"Il y a trop de jeunes seuls le soir en bas des immeubles."

"Il y a trop de jeunes seuls le soir en bas des immeubles."
Ces paroles provenaient d'habitants de la cité HLM de Chamiers, il y a quelques semaines. Il faut croire que ces agissements ont aussi de bons côtés. Astrit Berisha, Gledis Golemi et Florian Laforce avaient donné l'alerte le 31 juillet dernier, alors qu'une jeune fille de 12 ans, séquestrée et maltraitée par un voisin, essayait de les appeler par la fenêtre.

C'est un extrait de l'édition de la Dordogne du journal Sud Ouest d'aujourd'hui.

C'est bon, quand même, de lire dans la presse que les jeunes qui trainent dans les cités ne sont pas tous des racailles avides de voitures brulées et de tournantes. En plus ils ont reçu la médaille de la ville pour leur geste.
Soit, on qualifie encore "d'agissements" le simple fait de tailler le bout de gras avec des copains devant chez soi, mais on ne peut pas tout demander tout de suite, non ?

jeudi 31 juillet 2008

Ils ont tué Jaurès !

Aujourd’hui, il se trouve que c’est l’anniversaire de l’assassinat de Jaurès.
Et ça me fait penser à une chose que j’ai entendu encore récemment, et qui a le don de m’énerver au plus haut point : « le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ».

Entendons-nous : ce n’est pas cet extrait du discours à la jeunesse de 1903 qui me met en rogne, c’est l’utilisation abusive et souvent à contre sens qu’en font un grand nombre de socialistes pour justifier tous les renoncements possibles. Jaurès aurait dit que le courage, c’est de mettre de l’eau dans son vin ? Faux !
D’abord, il faut prendre ces mots dans leur contexte. La phrase suivante est celle-ci : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » Comment être plus clair ?
Se détacher de la pensée hégémonique triomphante, ne pas se soumettre au « bon sens », à « l’avis unanime des experts », ne pas céder au dogmatisme, remettre toujours en cause ce en quoi l’on croit, mais ne pas forcément tout jeter de nos valeurs au premier changement de mode venu…

Alors, à tous ceux qui nous expliquent à longueur de congrès, de contributions et de déclarations diverses qu’aller à l’idéal et comprendre le réel, c’est être conscient qu’au vu de la situation actuelle on ne peut pas faire grand chose, je réponds qu’au contraire ce qu’attendait Jaurès, c’est que l’on fasse l’effort d’apprendre et de comprendre l’état du monde réel pour mieux le critiquer, le transformer, pour aller efficacement, réellement vers un monde idéal.
Nous qui nous réclamons de l’héritage de Jaurès, rendons lui un peu grâce, arrêtons de nous faire plus bêtes que nous sommes pour justifier notre immobilisme honteux et d’autant plus coupable que le camp d’en face s’active, attaque sans cesse et crée de la souffrance partout.

mardi 22 janvier 2008

la fausse bonne idée du jour

Notre société est métissée, nos cultures sont multiples, aucun de nous n'est semblable à aucun autre et de ces différences nous tirons notre richesse. Bref, notre société moderne doit être fière de sa diversité. La diversité est ainsi vantée partout, tout le temps. Il faut la respecter, la défendre, on la hisse assez facilement au rang de valeur et, nous dit-on, il faudrait l'ajouter aux principes de notre République.

Derrière ces bons sentiments il n'y a qu'une illusion, un danger à détente double. Inscrire la diversité comme un principe conduit trop facilement à différencier les politiques menées selon les populations (les communautés !) visées. C'est institutionnaliser le « deux poids deux mesures ». De là, c'est aussi encourager les idéologies les plus malsaines qui affirment que les hommes, selon d'où ils viennent, sont divers, définitivement différents.

On peut bien sûr faire le constat de nos différences. Il ne s'agit pas de nier que chacun peut avoir des aspirations différentes. Mais gageons pour autant qu'un jeune français en banlieue ou en milieu rural aimerait ressembler un peu plus à un jeune français de centre ville par certains aspects ; avoir les mêmes droits, acquérir la même autonomie, notamment.

L'un des combats fondamentaux est celui du Vivre Ensemble. Il est fondé sur la lutte contre toute forme de discrimination et au delà, sur la volonté de voir disparaître les préjugés de toutes sortes.