samedi 3 octobre 2015

Le double discours du jour

C'est celui du parti Québec Solidaire et de sa porte-parole Françoise David.

Souvenons-nous, il n'y a pas si longtemps (mais en politique c'est une éternité), au printemps 2014, lors des dernières élections générales, le slogan de Québec Solidaire.


Le message n'était pas super lisible mais, en clair, il disait: "Faites du choix de votre cœur le choix de votre tête". Grosso modo, faites ce que vous avez le gout de faire et à bas le vote utile. Même si cela avait pour effet de faire baisser le Parti Québécois et de laisser plus de place au parti libéral. Reconnaissons néanmoins, par honnêteté intellectuelle, que le Parti Québécois n'a eu besoin de personne pour perdre cette élection.

Depuis quelques jours, Québec Solidaire nous laisse entendre un discours diamétralement opposé. Dans cette élection fédérale, il faut à tout prix sauver le soldat Mulcair. Et face à l’effondrement du Nouveau Parti Démocratique, que l'on constate autant sur le terrain que dans les sondages, Québec Solidaire lance toute sa puissance rhétorique dans la bataille. Même si c'est pour soutenir coûte que coûte un ancien ministre libéral, qui a fait retirer toute référence au socialisme dans la constitution du NPD. On constate au passage qu'entre libéraux et solidaires, la frontière est de plus en plus poreuse.

Un discours qui repose sur deux piliers: culpabilisation et vote utile


Sur l'angle de la culpabilisation, on retrouve un classique du discours solidaire. Ne votez pas pour les méchants qui "stigmatisent" les pauvres femmes voilées de pied en cap, sans quoi nous (les gentils "inclusifs" qui avons le monopole de la tolérance) serions obligés de vous traiter d'islamophobe. Et tant pis si par le fait même on reprend (et crédibilise) la dialectique développée par les islamistes les plus radicaux. Et dire que QS accuse les autres partis d'utiliser le niqab pour faire des gains politique...

Mais le retournement de veste se produit sur le second pilier de ce discours: tout sauf le parti conservateur d'Harper, votez utile, votez NPD. Tout le discours du vote avec la tête en suivant votre cœur est rangé dans le fond d'un tiroir (en attendant la prochaine élection québécoise, sans doute). Pour l'instant, il FAUT voter utile. D'abord, c'est faux. Tous les indicateurs le montrent, le NPD de Mulcair n'est plus du tout capable de remporter cette élection et, en fait, vu les intentions de vote qu'il récolte en Ontario depuis le début de la campagne, ne la jamais vraiment été. Car le Québec peut bien voter pour qui il veut, c'est l'Ontario qui décide du prochain gouvernement. Mais en plus, et surtout, c'est donc un retournement à 180 degrés par rapport à son discours traditionnel.

Comme quoi, chez Québec Solidaire, on fait désormais de la politique comme dans les "vieux partis". Fini les principes, le discours change au grès des circonstances. 

mardi 18 août 2015

La peur panique du jour

C'est celle de Philippe Couillard, le premier ministre du Québec.

Pour marquer sa rentrée politique, en pleine campagne fédérale, monsieur Couillard a été très clair sur ce qui constitue sa principale préoccupation: que le Québec puisse devenir indépendant.


En fait, il y avait deux possibilités: qu'il parle de l'élection fédérale ou qu'il se concentre sur le Québec. Dans le premier cas, il aurait pu se montrer préoccupé par la prise en compte de la voix du Québec par les forces en présence, il aurait pu rappeler les points que l'Assemblée nationale a maintes fois réaffirmés, unanimement, et exiger que les candidats à la direction du gouvernement canadien prennent des engagements fermes. Mais sa liste de "revendications" ressemblant plus à une génuflexion devant le grand frère canadien, on a vite compris qu'il préférerait parler du Québec.

Ce que Philippe Couillard n'a visiblement pas compris


Sérieusement, vu les préoccupations des Québécois en cette rentrée (l'éducation, son coût pour les familles, les coupures de services dans les écoles et les services de garde ou, encore et toujours, la santé, son coût et les difficultés croissantes que rencontrent les malades, les aînés ou encore l'emploi puisque le fameux effet libéral vient de classer Montréal au rang de la pire ville canadienne en matière de chômage), il y avait de quoi dire et, sans même faire amende honorable - on n'en attend pas autant de sa part - il aurait pu au moins faire preuve de volontarisme pour redresser la situation.

Et bien non, le principal enjeu du Québec, selon Philippe Couillard, c'est de barrer la route aux indépendantistes. Sa principale préoccupation est qu'il n'y ait pas de référendum sur la question. Mais j'ai une petite information, qui est peut-être passée inaperçue aux yeux de monsieur Couillard, ce qui expliquerait d'ailleurs bien des choses, c'est lui le premier ministre! Son parti est largement majoritaire à l'Assemblée nationale! Donc, sauf incompétence rare, mais visiblement possible, de sa part, la question ne devrait pas se poser avant au moins les prochaines élections générales en 2018. Que les indépendantistes parlent d'indépendance dans l’intervalle, après tout, c'est assez naturel. Qu'un premier ministre fédéraliste en fasse son enjeu principal, c'est révélateur d'un manque cruel de confiance.

La peur panique


Alors il est d'autant plus étonnant que cette question préoccupe Philippe Couillard. Et, vu sa véhémence quand il aborde le sujet, préoccupation est un faible mot. Il s'agirait plutôt de crainte fébrile, voire de peur panique. 

Et peur de quoi, au juste? Car à l'en croire, ce processus démocratique qui conduit une nation à affirmer son indépendance, comme l'on fait tant d'entre elles au XXe siècle, à commencer par le Canada, serait l'équivalent de voir s'abattre sur nous toutes les plaies d'Égypte. Allons, allons, ressaisissez-vous, monsieur Couillard. Faites preuve au moins d'un peu de maîtrise, de responsabilité et, un peu plus souvent, rappelez-vous que vous êtes aux commandes des destinées du peuple québécois. Tout le peuple québécois, dans sa diversité idéologique. Jusqu'en 2018, tout du moins.

dimanche 16 août 2015

Le dialogue du jour

C'est celui que je veux avoir avec Corentin, qui a décidé récemment de partager ses réflexions avec le monde entier. Bonne idée. Sur son blogue, il pose une question assez pertinente: "Google est-il un nouvel État?". Si, si, lisez-le, c'est vraiment pertinent.

Il y aurait donc, selon Corentin, une sorte de lutte actuellement entre les États et les entreprises de la taille de Google pour, dans un premier temps, se faire les commanditaires de l'innovation (le privé a clairement gagné ce point depuis un moment ; avant Google, il y a eu Virgin, par exemple) et, dans un second temps, offrir des services essentiels aux citoyens/consommateurs. Et je suis parfaitement d'accord avec Corentin, les citoyens semblent se tourner de plus en plus vers Google. Il ne faut pas oublier que les communications ont longtemps été un monopole de l'État (poste, téléphone, télégramme, PTT, ça vous dit quelque chose?). Ce temps est révolu. Maintenant, la question se pose y compris au niveau de la santé, de l'éducation. Il s'agit d'un enjeu formidable et d'une question démocratique cruciale.

En politique tout est question de confiance 


De plus en plus, les citoyens se désintéressent des idéologies (d'ailleurs, quelles idéologies quand finalement tous les partis au gouvernement se rallient invariablement au néolibéralisme?) ainsi que des petits jeux politiciens que jouent entre-eux ceux et celles qui ne sont que d'illustres inconnus aux yeux du plus grand nombre. Lors des élections, nous assistons désormais a une sorte de grande manipulation où tout se joue selon l'image que les médias donneront de tel ou tel dans la dernière ligne droite.

Dans cette course à l’échalote, on demande a un citoyen sans repère de jouer l'arbitre. Chacun, conscient au moins qu'il doit confier quelque chose d'important à celui qui va l'emporter, fait logiquement, humainement, le choix de celui en qui il a le plus confiance à ce moment précis. Peu importe que ce candidat (ou cette candidate, suivez mon regard) dise le pires horreurs, du moment qu'il a l'air sincère. Au moins plus sincère que les autres, ce qui est souvent peu.

Regardez les résultats des dernières élections, disons depuis une dizaine d'années, dans n'importe quel pays occidental. C'est imparable.

Quel rapport avec Google?


Alors, oui, revenons à nos moutons. Encore une fois, Corentin pose la question la plus pertinente: "par qui préférez-vous être espionné?". Là encore, le citoyen/consommateur fait un choix humain et se tourne vers celui qui lui inspire le moins de crainte. Au moins, quand j'autorise Google ou Apple à tout connaître de ma vie privée, je signe un contrat directement entre lui et moi en ce sens. Contrat que je peux révoquer en arrêtant d'utiliser le service qu'il me fournit. En vérité, je n'ai pas vraiment le choix et je ne sais pas vraiment ce qui est fait de mes données une fois que je suis parti. Mais, même ça, c'est clair et j'en suis conscient. Quand l'État me surveille, soit au mépris de la loi, soit en faisant adopter par des députés sous influence des lois qu'ils comprennent à moitié, je me sens effectivement plus en danger. D'autant que l'État dispose aussi de la force armée, ce que Google n'a pas (qui a dit "pas encore"?).

Est-ce sans danger? Non, car comme je le disais, le contrôle du consommateur est quasi inexistant. Si ce contrôle existait de façon efficace, serait-ce satisfaisant? Non plus, car ce qui motive une compagnie comme Google n'est en aucun cas le bien commun (ou de façon marginale) mais le profit. En tout cas, rien qui ne satisfasse les exigences de la démocratie. La démocratie est en crise, les géants des affaires le savent et s'engouffrent dans la brèche.

Le recours à Gramsci 


La démocratie est vivante. Elle naît, elle évolue et peut mourir. Son avantage par rapport à nous c'est qu'une fois morte, elle peut revivre. Et il faudrait vraiment être borné pour ne pas comprendre que les outils démocratiques dont se sont dotés les hommes occidentaux du XIXe siècle, à peine réactualisés à l'issue de la seconde Guerre mondiale, sont obsolètes. Il faut penser les raisons qui ont amener les anciens à les établir ainsi, faire la part de l'histoire et de la mythologie, ce qui n'est pas une mince affaire, et surtout prendre en compte le réel dans lequel nous vivons en ce moment même et celui des prochaines décennies pour définir de nouveaux outils pour que les citoyens gardent la maîtrise de leur destin individuel et collectif. Mais l'inertie est grande et les volontés constructives peu nombreuses.

En attendant, on ne peut que citer le très clairvoyant Gramsci pour expliquer le glissement de confiance qui s'opère de l'État vers d'autres structures: "La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés". Voilà, Corentin, la pierre que je pouvais apporter à ta réflexion.



vendredi 14 août 2015

Le mot tragique du jour

C'est celui de Michel Sapin, ministre français de l'Économie.

Je cite: «Une croissance nulle conforte nos objectifs en matière de croissance». Je ne crois même pas qu'il faille commenté cette phrase. Tout est dit. C'est tragique.


En 2002, les électeurs se sont réveillés en pleine élection présidentielle avec la gueule de bois. Venu de nulle part, le Front national s'était engouffré, presque malgré lui, dans la faille béante de la déception creusée par un gouvernement de gauche «impuissant» (selon le mot même du premier ministre Jospin, souvenez-vous).

En 2017, personne ne sera surpris.


vendredi 17 juillet 2015

Le diable s'habille en... vestes colorées

Il y a toujours quelqu'un que l'on aime détester. En ce moment, c'est Angela Merkel, la chancelière allemande.

Vous avez adoré «Angela humilie les Grecs», en plusieurs épisodes? Alors courez voir «Angela s'oppose au mariage pour tous» et «Angela fait pleurer une petite fille palestinienne». Effet garanti.

Alors, oui, l'image de la chancelière et, par conséquent, celle de son pays, n'est pas au meilleur de sa forme. Et c'est grandement de sa faute. Ce reproche lui est d'ailleurs principalement adressé en Allemagne même. Mais qu'est-ce qu'on va nous sortir demain? «Angela a fait des expériences sur des bébés chats» ? Cet acharnement, d'ailleurs très soudain, contre celle devant laquelle toute l'intelligentsia bavait avant-hier encore, est un peu suspect. 

On me dira que l'opinion publique est changeante. C'est vrai. Mais il ne faudra pas oublier de me préciser que «l'opinion publique» c'est un mot poli pour parler des médias sans les responsabiliser. Angela Merkel est au pouvoir depuis dix ans. Elle est la chef d'un parti conservateur et la championne de l'austérité. Il fallait être aux fraises, ou pas très sérieux, pour ne le découvrir qu'aujourd'hui. Et, même si je n'ai aucune intention de la défendre tant je suis souvent en désaccord avec ses orientations, cette mise en scène a un petit quelque chose d'un peu malveillant avec lequel je suis profondément mal à l'aise.

Alors espérons au moins un effet positif. Peut-être aurons-nous un petit répit des injonctions à faire comme l'Allemagne. 


Angela Merkel 2008 Rust

Le grand retour du jour

Plusieurs fois, je me suis dit qu'il faudrait que je redonne vie à ce blogue qui a été pendant quelques années un compagnon fidèle de mes avis. Pas simple. Écrire, c'est un peu comme le vélo: ça ne s'oublie pas. Mais tout comme le vélo, quand on ne l'a pas enfourché depuis longtemps, la reprise peut être laborieuse et douloureuse pour les fesses.

D'abord, pourquoi avoir arrêté? Par obligation professionnelle. Travailler dans un cabinet ministériel est une expérience époustouflante. C'est aussi des contraintes. Et si l'on peut avoir un avis sur tout, on comprend très rapidement qu'il n'est pas toujours opportun de le partager. En politique, tout ce qu'on lance peut aussitôt se métamorphoser en boomerang et revenir vous frapper en pleine face. Inutile de se donner bonne conscience, comme le font tant de mes collègues sur twitter, avec le poncif "mes tweets n'engagent que moi". C'est tout simplement faux. Quand tu t'exprimes publiquement d'une manière qui pourrait être interprétée comme dissonante, aucun journaliste, commentateur, chroniqueur, opposant, sur le point de noter cette contradiction ne va, tout d'un coup, se raviser: «oh, non, c'est correct, ses tweets n'engagent que lui». Alors, mettre en pause ce blogue était une question de bon sens, en somme.

Pourquoi le faire revivre aujourd'hui? Parce que, malgré tout, l'envie de dire des choses, de partager des opinions, est très forte. Et je souhaite toujours parler de la société. Mon objectif n'a jamais été de tenir ici un discours purement partisan. Au contraire. Comme je l'ai fait par le passé, je souhaite plutôt essayer de donner du relief à l'actualité, souvent commentée au premier degré. Un peu de nuance dans un monde ou tout est trop souvent blanc ou noir. Un peu de recul au royaume de l'immédiateté.

Oh la la! Je ne suis pas non plus un chevalier blanc, grand sauveur de la probité et de la tempérance. J'ai mes préférences politiques, elles sont marquées et transparaissent souvent. Elles donnent indubitablement une coloration partisane à mes propos. Mais du moins, j'essaye qu'elles constituent plus un plancher, un socle qui soutient ma réflexion que comme un plafond indépassable qui obstrue tout horizon.

Et le chevalier ne me convient pas non plus. Aussi pur qu'il se proclame, il ne rate jamais une occasion de faire ruer sa monture et de courir de droite et de gauche pour être sur tous les fronts à la fois. Non décidément, je suis plutôt un marcheur. Un marcheur à la couleur nuancée (pas gris, hein, un truc joyeux). Et puis, comme dit ma grand-mère, chi va piano va sano.

Alors, si ça vous dit de cheminer avec moi, je reprends la route.

dimanche 7 octobre 2012

Le début laborieux du jour

C'est celui du mandat de François Hollande.

Depuis le Québec, les échos qui me parviennent des médias français me laissent croire à un début de mandat catastrophique. 


Mouais. J'ai tendance à penser que vu la situation en Europe et en France, on peut reprocher au nouveau gouvernement de ne pas encore avoir fait le plein emploi mais que c'est de la mauvaise foi caractérisée. On voit bien que des jalons sont posés pour redresser la situation de l'emploi. On voit bien aussi qu'il n'y a plus un plan de licenciements qui passe inaperçu. On voit bien aussi qu'on s'attaque au redressement de la situation budgétaire en renouant avec la justice fiscale.

A vrai dire, s'il y a un domaine dans lequel je fais particulièrement confiance à ce gouvernement, c'est celui de l'économie, au sens large. Mais alors les médias seraient de mauvaise foi ? Oui. D'autant qu'il est plus facile de vendre du papier et du temps d'antenne aux français quand on leur donne l'occasion de râler qu'en leur racontant des choses plus complexes et nuancées. Mais pas complètement.

J'ai une autre source de nouvelles provenant de France : mes petits camarades socialistes. Et de ce coté là non plus, les échos ne sont pas triomphants. Pour être précis, ils sont de deux ordres : ceux des zélotes intéressés à travers les lignes desquels il faut lire la difficultés à trouver des raisons de s'enthousiasmer de manière outrancière, et ceux des militants critiques toujours trop critiques qui quoi qu'il en soit ne se satisfont jamais de l'action gouvernementale . Ce qui me met la puce à l'oreille, c'est que ces deux groupes ne parlent pas des mêmes sujets. Autrement dit, les uns ont du mal à défendre ce que les autres critiquent.

Un sujet fait exception : le traité européen de stabilité budgétaire. Là, il y a un vrai débat dans lequel chacun défend ses positions avec des vrais arguments. Mais ce débat, et la façon dont il est tranché par le gouvernement, met d'autant plus en évidence le silence gêné et les petites résignations mesquines qui accompagnent les autres décisions. Ou absence de décision, en fait.

Sur le non-cumul des mandats, l'attestation de contrôle d'identité ou le droit de vote des étrangers, il était facile de marquer des points, de montrer le visage d'un gouvernement en action décidé à réaliser le changement sur des aspects de la vie quotidienne des français, surtout ceux qui l'ont élu. Mais non, malgré les discours grandiloquents et plein d'humanisme de la campagne, on n'en finit plus de tergiverser, voire on abdique avant même de mener la bataille. Bref, on renonce.

Certes, ces sujets ne sont pas au cœur de l'actualité et des commentaires des analystes, qui préfèrent parler de l'économie, de l'emploi ou de l'Europe. Mais le climat est installé. Et il devient difficile de croire qu'un gouvernement va se tenir debout sur des sujets complexes qui demandent des politiques ambitieuses de long terme quand on le voit incapable de rester ferme sur ce qu'il présentait il y a juste quelques mois comme des questions de principe.