mercredi 17 novembre 2010

La pétition du jour

C'est celle lancée par un citoyen québécois pour réclamer la démission du Premier ministre, Jean Charest.

Mais, attention, il n'y a rien de farfelu là-dedans. Les choses ont été faites en bonne est due forme. Tellement bien que, en vertu de la loi québécoise, la pétition est accessible pour qui veut la signer sur le très officiel site internet de l'Assemblée nationale du Québec. Depuis le dépôt de la pétition, le site est littéralement saturé et on compte plus de 3000 signataires par heure environ.

Quel beau pays que le Québec, tout de même, où une pétition, dès lors qu'elle respecte certaines formes et est soutenue par un député, peut être publiée par les pouvoirs publics et présentée à la Chambre. Et cela quelque soit son sujet, même si elle demande la démission du chef du gouvernement.
Mais ce que je trouve le plus beau c'est que quoi qu'en pense Jean Charest, il ne lui viendrait pas à l'esprit de priver les citoyens québécois de ce droit ou, du moins, il sait que les conséquences d'une telle tentative seraient encore pires.

Chiche, on soumet l'idée à Sarkozy ?

mardi 9 novembre 2010

L'anachronisme du jour

C'est de bloquer l'accès aux réseaux sociaux et aux blogs dans les administrations et les grandes entreprises.

A première vue, on ne peut que tomber d'accord sur le fait que des salariés n'ont pas à passer leur temps de travail à nouer des liens avec des amis virtuels. Cependant...

Cependant, les grandes entreprises et les administrations développent, et souvent à grands frais, des campagnes de communication de plus en plus relayées sur les réseaux sociaux. Le principe de ces campagnes, c'est que le plus grand nombre de gens possible relaye la campagne en un temps donné. En bloquant à leurs employés l'accès des réseaux sociaux et des blogs, les commanditaires de ces campagnes se privent donc de centaines de relais potentiels. Et l'on en arrive à cette situation absurde où n'importe qui peut partager la dernière publicité à la mode, sauf l'employé de la marque vantée. Les managers du XXIe siècle voient-ils comme un risque que les employés parlent de leur boite ? C'est à croire...

De plus, quelle est cette société où règne a priori la suspicion généralisée ? Les outils existent pour contrôler l'utilisation d'internet et il sera toujours temps de pointer a posteriori les cas particuliers d'abus. La justice la plus élémentaire, dans n'importe quel domaine, commande que l'on est toujours innocent jusqu'à preuve du contraire. Mais internet doit être quelque part en dehors du droit commun.

A moins que ce ne soit qu'un élément de plus de ce discours de la course à la compétitivité avec lequel on nous lave le cerveau. C'est sûr, déjà que le français est un fainéant invétéré qui ne travaille que 35 heures, qui a plein de vacances et, scandale absolu, la sécurité de l'emploi, on ne va pas en plus le laisser aller sur facebook, ce serait la ruine du pays assurée.

Les patrons alliés au gouvernement (ou l'inverse) qui glissent ces mots dans la bouche de nos médias de masse oublient simplement que les français sont déjà les champions de la productivité horaire et que nos problèmes viennent plus de notre formidable taux de chômage et de la paupérisation des travailleurs. Mais il vaut mieux crier haro sur le baudet.

Enfin, même si l'on ne tenait aucun compte de ces arguments, si l'on prenait pour acquis que les employés de bureau, et a fortiori les fonctionnaires, sont d'inutiles bons à rien, pourquoi se focaliser sur une seule des manifestations de cet état de fait ? Que fait-on des autres moyens de ne rien glander au bureau ? Va-t-on interdire la pause clope, la machine à café, le journal, le téléphone, l'ordinateur... ?

En un mot, le manager du XXIe siècle nous dit ceci :"si vous voulez vous distraire au travail, faites-le à l'ancienne, comme au XXe siècle !"