mercredi 29 juin 2011

Le plan du jour

C’est le plan B.

En toute rigueur, c’est celui sur lequel on se repli lorsque le plan A est un ratage.

Le plus embêtant, c’est quand il n’y a pas de plan B. Et c’est souvent le cas avec l’Union européenne. On nous avait fait le coup en 2005 lors du referendum sur le traité constitutionnel européen. Le oui ou le chaos. Il n’y avait pas de plan B. Et les français ont dit non, bientôt suivis par d’autres. Alors on a utilisé la voie du "mini-traité" de Lisbonne, qui reprenait tout ce qui avait été rejeté dans le TCE en l’expurgeant de son seul élément valable : le symbole constitutionnel. Et on a fait adopter ce traité par les parlements, loin des désagréments de la démocratie. Rien à voir avec un plan B, en effet.

Là où on ne nous avait pas menti, par contre, c’est sur le fait qu’on ne nous laisserait pas inventer une autre Europe. La seule alternative pour les peuples européens c’est accepter de gré ou de force.

On nous reparle aujourd’hui de l’inexistant plan B dans le cadre du "sauvetage" de la Grèce. Pour résumer, c’est accepter la rigueur inacceptable ou le chaos. Pas de plan B. A écouter certains propos de ces dernières heures, c’est à se demander si la Grèce ne va pas tout simplement être engloutie dans les entrailles de la Terre, ne laissant qu’un grand trou béant à sa place. Et là encore, ne connaissant que trop l’avis du peuple, on passe par le parlement qui ne représente plus que lui-même.

En fait, cet argument de l’Union européenne selon lequel il n’y a pas de plan B, comme le "There is no alternative" de Thatcher, ce n’est rien de moins que le déni de la démocratie elle-même. C’est demander au peuple d’abdiquer toute souveraineté à ceux qui auront décidé de ce qui est bon pour lui. Et non pas à des élus dont le mandat peut être révoqué, mais à des "experts" qui ne tirent leur légitimité que d’eux-mêmes et une bonne fois pour toute, en général issus d’institutions financières bien connues pour leur philanthropie.

Alors à ceux qui expliquent que le plan B n’existe pas, nous rappelons ce que disait Jacques Prévert à leur sujet et nous répondons qu’ils nous laissent faire, on en trouvera bien un à leur place. Une véritable alternative, pas simplement une stratégie pour enfoncer au fond de la gorge ce qu’on n’a pas pu faire avaler du premier coup.