Voter Bloc québécois ou Nouveau Parti Démocratique ?
Cette question reste pour moi purement théorique. Mais ce dilemme fait tout de même réfléchir les quelques socialistes français qui s’intéressent à la vie politique québécoise.
D’une part, le NPD est membre de l’Internationale Socialiste. Ce n’est certes pas une condition suffisante à un soutien automatique des socialistes français, sinon ils devraient aussi bien soutenir pas mal de « camarades » dictateurs, mais le NPD est un parti social-démocrate tout ce qu’il y a de plus respectable. Alors oui, partout où un néo-démocrate est opposé à un conservateur et/ou à un libéral, il semble logique de le soutenir.
Les choses sont moins simples dans les circonscriptions du Québec puisqu’on y trouve le Bloc Québécois. Sa principale revendication est la souveraineté du Québec mais il s’assume clairement comme un parti social-démocrate. Comme quoi il faut être français pour croire que le souverainisme est forcément synonyme de droite réactionnaire. De plus, les liens qui unissent les souverainistes québécois aux socialistes français n’ont fait que se renforcer ces dernières années.
Alors que faire ? Se dire que pour une élection fédérale on soutien d’abord notre partenaire canadien, le NPD qui, en plus, semble bien parti pour faire un résultat conséquent que les électeurs québécois pourraient renforcer ? C’est tentant. Même des québécois, tannés du gouvernement conservateur, font ce calcul. On sera toujours à temps de soutenir les souverainistes lors des élections québécoises face aux libéraux. (ndla: C'est effectivement le choix qu'a fait la majorité des électeurs du Québec le 2 mai, quelques jours après la rédaction de ce billet.)
Oui, mais ça ne marcherait que si ces deux partis pouvaient réellement s’entendre. Or il y a un vrai point de clivage qui n’est pas un détail : la souveraineté du Québec.
Malgré quelques allusions pendant la campagne, il semble clair et net que le NPD ne soutiendra pas l’action d’un éventuel gouvernement souverainiste au Québec. Ce sera certes moins pire qu’un Canada conservateur, mais il faudra de toutes façons une représentation conséquente des souverainistes à Ottawa pour défendre et représenter Québec. Il n’est peut-être pas inopportun de rappeler que si les souverainistes ne sont pas membres de l’IS, c’est en partie parce que le NPD s’y est opposé.
C’est un peu, à mon avis le paradoxe qui fait que le Nouveau Parti Démocratique ne l’est pas complètement. Il m’a fallu du temps pour en convenir moi-même (cf. ce billet) mais, la souveraineté du Québec, c’est tout simplement donner aux québécoises et aux québécois la maîtrise de leur destinée collective et individuelle, c’est la voix démocratique.
Cette opinion est encore loin d’être communément admise parmi les socialistes français, mais c’est peut-être parce que le même paradoxe les habite quand ils se réfèrent, parfois aveuglément, à la IIIème République pourtant assimilatrice et colonialiste. Mais il est souvent compliqué de remettre en cause les préceptes que l’on s’est vu inculquer très tôt.
Pour en revenir au Canada, si le NPD résolvait ce paradoxe, peut être que le Bloc n’aurait pas de raison d’être. Et le jour où le Québec sera souverain, le Bloc n’aura certainement plus de raison d’être.
En attendant, vive le NPD au Canada et vive le Bloc au Québec.
Cette question reste pour moi purement théorique. Mais ce dilemme fait tout de même réfléchir les quelques socialistes français qui s’intéressent à la vie politique québécoise.
D’une part, le NPD est membre de l’Internationale Socialiste. Ce n’est certes pas une condition suffisante à un soutien automatique des socialistes français, sinon ils devraient aussi bien soutenir pas mal de « camarades » dictateurs, mais le NPD est un parti social-démocrate tout ce qu’il y a de plus respectable. Alors oui, partout où un néo-démocrate est opposé à un conservateur et/ou à un libéral, il semble logique de le soutenir.
Les choses sont moins simples dans les circonscriptions du Québec puisqu’on y trouve le Bloc Québécois. Sa principale revendication est la souveraineté du Québec mais il s’assume clairement comme un parti social-démocrate. Comme quoi il faut être français pour croire que le souverainisme est forcément synonyme de droite réactionnaire. De plus, les liens qui unissent les souverainistes québécois aux socialistes français n’ont fait que se renforcer ces dernières années.
Alors que faire ? Se dire que pour une élection fédérale on soutien d’abord notre partenaire canadien, le NPD qui, en plus, semble bien parti pour faire un résultat conséquent que les électeurs québécois pourraient renforcer ? C’est tentant. Même des québécois, tannés du gouvernement conservateur, font ce calcul. On sera toujours à temps de soutenir les souverainistes lors des élections québécoises face aux libéraux. (ndla: C'est effectivement le choix qu'a fait la majorité des électeurs du Québec le 2 mai, quelques jours après la rédaction de ce billet.)
Oui, mais ça ne marcherait que si ces deux partis pouvaient réellement s’entendre. Or il y a un vrai point de clivage qui n’est pas un détail : la souveraineté du Québec.
Malgré quelques allusions pendant la campagne, il semble clair et net que le NPD ne soutiendra pas l’action d’un éventuel gouvernement souverainiste au Québec. Ce sera certes moins pire qu’un Canada conservateur, mais il faudra de toutes façons une représentation conséquente des souverainistes à Ottawa pour défendre et représenter Québec. Il n’est peut-être pas inopportun de rappeler que si les souverainistes ne sont pas membres de l’IS, c’est en partie parce que le NPD s’y est opposé.
C’est un peu, à mon avis le paradoxe qui fait que le Nouveau Parti Démocratique ne l’est pas complètement. Il m’a fallu du temps pour en convenir moi-même (cf. ce billet) mais, la souveraineté du Québec, c’est tout simplement donner aux québécoises et aux québécois la maîtrise de leur destinée collective et individuelle, c’est la voix démocratique.
Cette opinion est encore loin d’être communément admise parmi les socialistes français, mais c’est peut-être parce que le même paradoxe les habite quand ils se réfèrent, parfois aveuglément, à la IIIème République pourtant assimilatrice et colonialiste. Mais il est souvent compliqué de remettre en cause les préceptes que l’on s’est vu inculquer très tôt.
Pour en revenir au Canada, si le NPD résolvait ce paradoxe, peut être que le Bloc n’aurait pas de raison d’être. Et le jour où le Québec sera souverain, le Bloc n’aura certainement plus de raison d’être.
En attendant, vive le NPD au Canada et vive le Bloc au Québec.