dimanche 7 octobre 2012

Le début laborieux du jour

C'est celui du mandat de François Hollande.

Depuis le Québec, les échos qui me parviennent des médias français me laissent croire à un début de mandat catastrophique. 


Mouais. J'ai tendance à penser que vu la situation en Europe et en France, on peut reprocher au nouveau gouvernement de ne pas encore avoir fait le plein emploi mais que c'est de la mauvaise foi caractérisée. On voit bien que des jalons sont posés pour redresser la situation de l'emploi. On voit bien aussi qu'il n'y a plus un plan de licenciements qui passe inaperçu. On voit bien aussi qu'on s'attaque au redressement de la situation budgétaire en renouant avec la justice fiscale.

A vrai dire, s'il y a un domaine dans lequel je fais particulièrement confiance à ce gouvernement, c'est celui de l'économie, au sens large. Mais alors les médias seraient de mauvaise foi ? Oui. D'autant qu'il est plus facile de vendre du papier et du temps d'antenne aux français quand on leur donne l'occasion de râler qu'en leur racontant des choses plus complexes et nuancées. Mais pas complètement.

J'ai une autre source de nouvelles provenant de France : mes petits camarades socialistes. Et de ce coté là non plus, les échos ne sont pas triomphants. Pour être précis, ils sont de deux ordres : ceux des zélotes intéressés à travers les lignes desquels il faut lire la difficultés à trouver des raisons de s'enthousiasmer de manière outrancière, et ceux des militants critiques toujours trop critiques qui quoi qu'il en soit ne se satisfont jamais de l'action gouvernementale . Ce qui me met la puce à l'oreille, c'est que ces deux groupes ne parlent pas des mêmes sujets. Autrement dit, les uns ont du mal à défendre ce que les autres critiquent.

Un sujet fait exception : le traité européen de stabilité budgétaire. Là, il y a un vrai débat dans lequel chacun défend ses positions avec des vrais arguments. Mais ce débat, et la façon dont il est tranché par le gouvernement, met d'autant plus en évidence le silence gêné et les petites résignations mesquines qui accompagnent les autres décisions. Ou absence de décision, en fait.

Sur le non-cumul des mandats, l'attestation de contrôle d'identité ou le droit de vote des étrangers, il était facile de marquer des points, de montrer le visage d'un gouvernement en action décidé à réaliser le changement sur des aspects de la vie quotidienne des français, surtout ceux qui l'ont élu. Mais non, malgré les discours grandiloquents et plein d'humanisme de la campagne, on n'en finit plus de tergiverser, voire on abdique avant même de mener la bataille. Bref, on renonce.

Certes, ces sujets ne sont pas au cœur de l'actualité et des commentaires des analystes, qui préfèrent parler de l'économie, de l'emploi ou de l'Europe. Mais le climat est installé. Et il devient difficile de croire qu'un gouvernement va se tenir debout sur des sujets complexes qui demandent des politiques ambitieuses de long terme quand on le voit incapable de rester ferme sur ce qu'il présentait il y a juste quelques mois comme des questions de principe.