jeudi 20 janvier 2011

La valse du jour

C’est la valse des dictateurs. Un œil cynique trouverait ça drôle.

En Tunisie, Zine el-Abidine Ben Ali quitte le pouvoir bien malgré lui a hum de cailhau. Et c’est bien le cas de le dire tellement tout semble prêt à s’embraser, pour le meilleur ou pour le pire. En parlant de cailloux, certains n’ont pourtant pas été oubliés dans le déménagement. Chacun ses valeurs.
Heureusement, le monde s’indigne. Ouf, on aurait pu croire à un moment que le régime était soutenu par les démocraties occidentales, la France en tête.

En Haïti tout au contraire, c’est le fracassant retour de Baby Doc, aka Jean-Claude Duvalier. Profitant du chaos politique – voire du chaos tout court – il fait un retour remarqué dans le pays qui a été sous sa férule, et celle de ses tontons macoutes, de 1971 à 1986. La justice haïtienne parait prendre des dispositions, mais l’ancien dictateur est toujours libre.
A noter que Jean-Claude Duvalier ne sort pas de nulle part puisqu’il vivait son exil… en France.

Enfin, il nous faut citer le cas de la Biélorussie. Alexandre Loukachenko vient d’y être réélu président avec près de 80% des voix et sera réinvesti demain. Depuis 1994, il a eu le temps d’éprouver un système électoral qui lui réussit plutôt bien : molester et emprisonner les autres candidats avant même la fin du scrutin pour éloigner les gêneurs lorsque l’on proclame les résultats « officiels ». Certes, il se trouve toujours quelques fauteurs de troubles pour aller se jeter sous les matraques de la police, mais les fameuses démocraties occidentales sont fort opportunément trop occupées à expliquer à quel point elles détestent le régime tunisien depuis toujours. Et puis s’il y avait des dictatures en Europe, ça se saurait.

Bref, Ben Ali peut être serein. Les démocraties occidentales veillent au grain. Elles regrettent certainement en secret qu’il n’ait pas eu la dextérité de Loukachenko, mais elles regarderont d’un œil bienveillant, bien que discret, un éventuel retour à la Duvalier.

Je vous l’ai dit : un œil cynique trouverait ça drôle.

lundi 10 janvier 2011

L'innovation du jour

C’est celle sans laquelle ne pourra survivre l’industrie de notre pays.

Effectivement, plus personne ne peut sérieusement affirmer que l’économie de la France pourra se satisfaire du seul secteur tertiaire. Cela implique donc une véritable politique industrielle et des investissements massifs en recherche, développement et innovation.

Pourtant, on annonce ces derniers jours près de cent licenciements chez Photowatt, premier fabricant de panneaux photovoltaïques en France, afin de «faire face à un marché mondial très concurrentiel». C'est-à-dire qu’on délocalise. Et cela nous rappelle de manière un peu abrupte que ce qui est innovant un jour ne l'est plus le lendemain.

Il ne faut donc pas confondre ce qui est indispensable et ce qui est suffisant. L’innovation, le développement de technologies de pointe sont certainement nécessaires à une politique industrielle digne de ce nom. Mais pas suffisantes.

Il faut aussi ce souvenir que, par nature, une innovation chasse l'autre et que c'est un facteur d'instabilité qui induit une certaine pression sur la production industrielle. Pour empêcher que cela ne se traduise par exemple par un mal être social ou des conséquences environnementales, il faut contrebalancer cette instabilité.

Je propose aux responsables politiques d’innover en prenant un peu plus au sérieux les débats qui naissent à gauche sur la question du protectionnisme.


jeudi 6 janvier 2011

La catastrophe du jour

C'est celle qu'a vécue la Guadeloupe ces derniers jours avec la mort de plusieurs personnes suite aux inondations et glissements de terrains.



Loin de moi l’idée de nier le caractère évidemment tragique de ce fait. Mais ma surprise vient du traitement massif qui a été réservé à cette information par les media métropolitains.

Au vu de l'air perplexe du préfet de la Guadeloupe, interrogé lors du journal de la nuit de France 3, je n'étais pas le seul surpris par cet intérêt aussi immense que soudain. Face au présentateur qui attendait une description croustillante et néanmoins cataclysmique de la situation, notre bon préfet n’a pu que répondre que tout était finalement assez vite rentré dans l’ordre, décevant profondément les attentes du présentateur qui a rapidement abrégé la discussion.

Le fait que les Antilles et la Guyane vivent des mouvements sociaux de grande ampleur de manière chronique depuis les événements de 2009, et pour les mêmes raisons auxquelles aucune réponse satisfaisante n'a été apportée, semble par contre totalement dépourvu d’intérêt.

Quitte à parler de véritable catastrophe penchons nous plutôt sur le traitement de l’information dans notre pays.