lundi 28 février 2011

Les anonymes du jour

Ce sont bien sûr les ministres qui ne le sont plus.

On comprend bien, d'ailleurs, que Nicolas Sarkozy n'ait pas voulu les nommer, car il n'y a pas de quoi être fier. Michèle Aliot-Marie incarne à la fois l'échec patent de la diplomatie française et les conflits d'intérêt que ce gouvernement a érigé en mode de gouvernance. Quant à Brice Hortefeux, il est simplement de ces individus à cause desquels on ne peut plus dire que l'on est français sans un sentiment diffus de honte.

Au contraire, la politique étrangère de la France a été nommée, et plusieurs fois, sans qu'on nous en parle vraiment. Le changement de tête entrainera sûrement quelques ajustements marginaux, mais en l'absence de mots il faut donc juger les actes et je retiens de ces derniers jours que la ministre des affaires étrangères empêchée a été remplacée dans les voyages importants par la ministre de l'économie. C'est tout dire.

Quelque chose me plait néanmoins dans cette période : la place que pend la politique étrangère sur la scène nationale. Les Tunisiens peuvent enorgueillir du nombre de ministres qu'ils auront fait tomber.

A ce sujet, le discours de Nicolas Sarkozy m'a rappelé un refrain :
"Je voudrais sans la nommer
Vous parler d'elle..."
Car s'il a eu assez de vergogne pour ne pas nommer les ministres déchus, il n'a pas non plus souhaité nous donner le nom de celle qui est finalement responsable de tout ça et qui, j'espère, prendra de plus en plus de place, ici et ailleurs, pacifique ou un peu moins, en tous cas démocratique.
"On l'appelle Révolution permanente."


jeudi 10 février 2011

Le conseil du jour

C'est celui que nous donnait Jacques Prévert, il y a déjà longtemps. Pourtant ce conseil est d'une actualité éclatante aux yeux de qui observe comment est gouverné notre monde.

Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes
Parce que Messieurs quand on le laisse seul
Le monde mental Messieurs
N'est pas du tout brillant
Et sitôt qu'il est seul
Travaille arbitrairement
S'érigeant pour soi-même
Et soi-disant généreusement en l'honneur des travailleurs du bâtiment
Un auto-monument
Répétons-le Messsssieurs
Quand on le laisse seul
Le monde mental
Ment
Monumentalement.

mardi 1 février 2011

La mauvaise note du jour

C'est celle qu'on donne évidemment aux mauvais élèves.

Ces affreux garnements qui cherchent à s'émanciper, à faire leurs devoirs par eux-même au lieu de copier bêtement sur les premiers de la classe. Ceux qui osent dire au surveillant qu'ils en ont assez de faire des lignes et qu'ils préfèreraient aller jouer dans la cour des grands. Ceux qui sont curieux des nouvelles technologies, qui se montrent créatifs, qui veulent s'amuser avec l'art et faire de la culture un levier pour s'épanouir.

Ceux-là ne méritent donc qu'un bon coup de règle sur les doigts et d'aller se calmer au coin. Ils reprendront leur place au fond de la classe quand ils auront compris qu'il n'y a rien a comprendre et qu'il suffit de réciter comme on leur a appris.

Comment ça, c'est injuste ? Plus aucun pédagogue digne de ce nom n'appliquerait de tels préceptes ?

C'est pourtant bien ce que font les agences de notations aux pays qui voudraient gagner en maturité, non ?