mardi 29 novembre 2011

La stratégie du jour

C'est celle du gouvernement conservateur du Canada pour se débarrasser des accords de Kyoto.

Elle est tellement limpide que personne ne fait même mine d'être dupe. D'abord il faut savoir que le Canada n'a jamais appliqué le protocole de Kyoto, bien qu'il l'a ratifié. A ce titre, il a été plusieurs fois rappelé à l'ordre par l'ONU. Il faut aussi se rappeler que le Premier ministre Harper est élu en Alberta, province qui tire l'immense majorité de ses richesses de la production de pétrole issu des sables bitumineux.

Le Canada se trouve donc actuellement dans une situation où il est montré du doigt, autant par la communauté internationale qu'à l'intérieur par des associations écologistes, l'opposition parlementaire ou des gouvernements provinciaux, en particulier celui du Québec qui est en passe de satisfaire, pour ce qui concerne son territoire, aux objectifs de Kyoto.

Alors le Canada saisit l'occasion du sommet de Durban. Le ministre de l'Environnement est clair : il n'est plus question de faire partie d'un accord qui ne contraint pas les pays émergents. Or, et c'est bien normal, il n'y a aucune chance que ce sommet se termine sur un tel accord (si accord il y a, d'ailleurs). Le Canada fera l'offusqué et, sous couvert d'être plus royaliste que le roi (que la Reine, en tous cas), demandera au parlement d'Ottawa d'annuler la ratification de l'accord de Kyoto "pour se fixer lui-même ses propres exigences". La date est même déjà fixée au 23 décembre. Un ministre conservateur admettait hier que lui-même aurait sûrement plus la tête aux fêtes à cette date. C'est dire si la ficelle est grosse.