vendredi 17 juillet 2015

Le diable s'habille en... vestes colorées

Il y a toujours quelqu'un que l'on aime détester. En ce moment, c'est Angela Merkel, la chancelière allemande.

Vous avez adoré «Angela humilie les Grecs», en plusieurs épisodes? Alors courez voir «Angela s'oppose au mariage pour tous» et «Angela fait pleurer une petite fille palestinienne». Effet garanti.

Alors, oui, l'image de la chancelière et, par conséquent, celle de son pays, n'est pas au meilleur de sa forme. Et c'est grandement de sa faute. Ce reproche lui est d'ailleurs principalement adressé en Allemagne même. Mais qu'est-ce qu'on va nous sortir demain? «Angela a fait des expériences sur des bébés chats» ? Cet acharnement, d'ailleurs très soudain, contre celle devant laquelle toute l'intelligentsia bavait avant-hier encore, est un peu suspect. 

On me dira que l'opinion publique est changeante. C'est vrai. Mais il ne faudra pas oublier de me préciser que «l'opinion publique» c'est un mot poli pour parler des médias sans les responsabiliser. Angela Merkel est au pouvoir depuis dix ans. Elle est la chef d'un parti conservateur et la championne de l'austérité. Il fallait être aux fraises, ou pas très sérieux, pour ne le découvrir qu'aujourd'hui. Et, même si je n'ai aucune intention de la défendre tant je suis souvent en désaccord avec ses orientations, cette mise en scène a un petit quelque chose d'un peu malveillant avec lequel je suis profondément mal à l'aise.

Alors espérons au moins un effet positif. Peut-être aurons-nous un petit répit des injonctions à faire comme l'Allemagne. 


Angela Merkel 2008 Rust

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