jeudi 21 octobre 2010

Le libéralisme du jour

C’est le libéralisme que j’observe au Québec. Et que j’apprécie, je dois l’avouer.

D’abord, je tiens à préciser que je ne parle pas que du Parti libéral du Québec. A mon sens, le Parti Québécois porte également une idéologie libérale. Plus sociale-démocrate, certes, mais néanmoins libérale.

Alors, pourquoi j’apprécie ce libéralisme ? Avant tout parce qu’il est cohérent. Parce que s’il est économique, il est aussi social et politique et qu’il ne hiérarchise pas ces aspects entre eux.

C’est un libéralisme économique, bien sûr, mais au sens le plus complet. Le libre-échange et l’économie de marché s’accompagnent d’une véritable protection des consommateurs et d’une garantie de la concurrence et de la transparence. Même si quelques affaires récentes doivent alerter sur un besoin accru de vigilance.

C’est un libéralisme politique, parce que si les débats sont virulents, ils n’empêchent jamais l’entente et le respect. On sent une unanimité certaine à défendre le pluralisme et la liberté d’expression. Et on sent aussi une certaine vigilance dans ce domaine où, en quelque sorte, rien n’est jamais considéré comme définitif.

C’est donc aussi un libéralisme social parce qu’il semble évident au Québec de garantir les libertés individuelles. Et cela de manière très effective. L’exigence de sécurité, par exemple, ne saurait justifier un recul de ces libertés. Et cela implique aussi une égalité des droits qui a conduit, par exemple, à l’ouverture du mariage et de l’adoption à tous les couples.

C’est un vrai défi, pour un socialiste, d’être confronté à un libéralisme ouvert, cohérent et, malgré tout, plutôt protecteur. Parce qu’il faut démontrer qu’on peut faire mieux en faisant différemment et ça exige parfois une remise en cause. Mais qu’on ne se méprenne pas, je reste résolument socialiste. Je sors même de cette expérience encore plus déterminé.

Déterminé surtout à montrer que la droite française n’est pas libérale. Elle utilise le libéralisme économique comme un alibi pour faire reculer les droits sociaux, mais elle favorise le règne des cartels, elle démantèle tous les services publics de protection des consommateurs et de répression des fraudes. Elle utilise un héritage républicain comme étendard alors qu’elle détricote de manière systématique tous les contre-pouvoirs, qu’il s’agissent de la séparation des pouvoirs, de la décentralisation, de la liberté syndicale, de l’indépendance de la presse, etc. Enfin, elle n’a besoin d’aucune justification particulière pour porter un discours conservateur, voire réactionnaire, quant à sa vision de la société, de la famille, de l’éducation…

S’il y a des libéraux de bonne foi en France, il doivent reconnaître qu’il ne peuvent pas soutenir la politique du gouvernement actuel.

4 commentaires:

  1. Concernant l'économie: si les consommateurs sont protégés, et la transparence garantie, j'imagine que les entreprises doivent rendre des comptes à l'Etat, suivre certaines règles en matière de sécurité, de présentation des bilans etc... est-ce qu'on peut alors toujours parler de libéralisme économique ?

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  2. Je ne suis pas un expert, mais l'essence du libéralisme selon moi est la garantie des libertés individuelles donc, en économie, des consommateurs et des actionnaires. Pas les compagnies en tous cas. Or, il me semble que les regles bénéficient autant aux consommateurs qu'aux actionnaires (on l'a vu pendant la crise des subprimes).
    Le problème du libéralisme actuel, c'est qu'il est contaminé par les néo-conservateurs.

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  3. Ok, il existe une garantie des libertés individuelles... Mais qu'en est-il des droits des salariés ? Est-ce que les entreprises Québecoises délocalisent? Existe-t-il un salaire minimum ?

    J'en ai profité pour nourrir les poissons.

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  4. De ce que je sais, les entreprises québécoises sont soumises aux mêmes pressions que les entreprises françaises. Dans le secteur du papier par exemple, les délocalisations semblent importantes.
    Il existe un salaire minimum, une assurance chômage, une assurance maladie et un système de pensions de viellesse, comme dans tous les pays civilisés. Il faut cependant noter que les syndicats ont ont poids trés important dans de nombreux secteurs. C'est peut être à relier à un taux de chômage plutôt faible. C'est aussi l'héritage d'une social-démocratie trés forte dans les années 60 et 70, où tout était à construire au Québec.
    Mais la tendance actuelle, tous gouvernements confondus, est à la libéralisation.

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