lundi 16 mai 2011

L'archaïque du jour

C'est "la gauche de la gauche".

Du moins, c'est ce qu'explique Gérard Collomb faisant la promotion de son dernier ouvrage dans Paris Match. Une fois encore, il aurait peut-être mieux fait de s'abstenir.

Celui qui se qualifie lui-même de "très strauss-khanien" était en 2006 un soutien incontournable de Ségolène Royal contre... DSK. Très strauss-khanien en effet. Et attendons de voir son évolution dans les prochaines semaines, étant donnée l'actualité.

Alors, Gérard Collomb serait-il une girouette politique de plus ? Pas simplement. Car il a bien une motivation continue, un objectif immuable : la conservation de sa baronnie locale. Si cela veut dire être le féal du chef le plus à la mode, qu'à cela ne tienne. Si cela implique de fouler aux pieds, et le plus médiatiquement possible, les orientations politiques adoptées par la majorité des membres de son parti, qu'à cela ne tienne. S'il faut pour cela perpétuer les combines de la politique à l'ancienne qui font les riches heures de l'abstention et du rejet de la classe politique en général, qu'à cela ne tienne. S'il faut pour cela faire survivre des caricatures vides de sens telles que celle de "la gauche de la gauche" pour escamoter les débats idéologiques qui animent la gauche, qu'à cela ne tienne.

Le proverbe veut que ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace. Dans le cas présent, reconnaissons que parlant d'archaïsme, Gérard Collomb maîtrise son sujet.

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