mardi 14 février 2012

L'entrevue du jour : Peggy Nash

Peggy Nash, députée du Nouveau Parti Démocratique au parlement du Canada, est candidate à la succession de feu Jack Layton comme chef du NPD. J'ai pu la rencontrer en marge du débat public entre les candidats à ce poste organisé hier à Québec. Vous pourrez certainement trouver de bons compte-rendus de ce débat dans les médias canadiens. Mes questions portent plutôt sur les sujets que j'ai l’habitude de traiter sur ce blogue.




Quelles sont vos trois priorités dans cette campagne ?
Ma toute première priorité est de bâtir le mouvement. Ici au Québec, nous avons connu lors des dernières élections ce qui a été appelé la "vague orange" qui nous a donné un grand nombre de députés. Mais il faut reconnaître que sur le terrain nous n'avons pas encore la structuration nécessaire. Le développement du NPD au Québec est un grand défi mais dans le reste du Canada, nous devons aussi travailler fort pour être capables gagner de nouveaux sièges aux prochaines élections et former le premier gouvernement NPD.
Sur le fond, j'ai mis les questions économiques au cœur de ma campagne. Je veux combattre l'idée reçue de l'incompétence du NPD sur ce sujet avec trois objectifs : la création d'emplois de qualité, l'investissement public dans les infrastructures et les transports en commun et la croissance écologique.
Enfin, je veux montrer qu'au delà de Jack, il y a au NPD toute une équipe de grande qualité. Je peux résumer en un mot : la crédibilité. La crédibilité de nos idées sociales-démocrates et la crédibilité de notre équipe.

Le débat d'aujourd'hui portait sur la place du Canada dans le monde. Pour poursuivre un peu sur cette thématique, pensez-vous que le NPD puisse s'investir un peu plus dans l'Internationale Socialiste qu'il ne l'a fait ces dernières années ?
Oui. Mais il faut savoir qu'avec quatre élections générales en sept ans, nous avons surtout été sur le terrain. Et je vous l'ai dit, comme nouvelle chef, je vais devoir bâtir le parti ici au pays. Mais il est important d'être à l'écoute et d'avoir des échanges avec les autres pays socialistes et sociaux-démocrates. Il est inutile de réinventer des solutions qui existent déjà ailleurs.

Plusieurs pays font face à des difficultés importantes, surtout en Europe, du fait de leurs dettes et la situations est en train de dégénérer en Grèce. Quelle est votre approche des politiques de rigueur qui sont préconisées ?
J'admire les pays qui arrivent à offrir à leurs citoyens de très bonnes conditions de vie. Je pense à la France, l'Allemagne ou encore à la Suède. Il faut se souvenir que ce sont les mauvaises pratiques révélées en 2008 qui ont provoqué cette situation. Or les responsables sont toujours impunis. Il faut plus de réglementation dans le secteur financier, en particulier une taxe sur les transactions financières. J'ai entendu que le Président français a annoncé qu'il le ferai même seul. Ce n'est pas réaliste. Il faut le faire à plusieurs, mais il faut le faire.
J'ai l'habitude de dire que l'austérité n'est pas le moyen d'aider une économie en difficulté parce que ça empire le chômage et la dette. Il faut relancer l'investissement pour relancer la croissance. Au Canada, les conservateurs vont nous imposer un budget de rigueur or notre balance commerciale est déficitaire, les entreprises privées n'investissent plus et les ménages sont très endettés. Le seul levier restant est l'investissement public.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire