dimanche 19 décembre 2010

La disparition du jour

C'est celle de Jacqueline de Romilly, helléniste et académicienne, à l'age de 97 ans.



Pour moi, Jacqueline de Romilly est associée à une plaque commémorative du lycée indiquant qu'elle avait enseigné ici. Ajoutez à cela son statut d'immortelle, et vous comprendrez que quant à la vie et la mort de cette illustre personne, les frontières m'ont toujours paru assez floues.

Par contre, ce qui me touche le plus aujourd'hui c'est qu'il faudra bientôt des plaques commémoratives pour rappeler qu'à une époque on enseignait le grec et le latin, si importants selon moi pour mieux appréhender les fondements du monde occidental dans ce qu'ils ont de divers et de complexes.

A un moment où l'on commence à admettre que l'école ne permet pas de réduire les inégalités sociales, parce que les plus aisés financièrement restent les mieux dotés culturellement, ne pourrait-on pas se pencher sur les bénéfices d'un enseignement précoce des langues anciennes ? Parce que l'initiation au grec et au latin est en même temps une initiation à un raisonnement rigoureux de par la forme de leurs grammaires et, à travers les textes, une introduction à la philosophie, à l'art, aux sciences sociales, humaines et politiques qui sont autant de références nécessaires à la formation d'un citoyen en devenir.

La disparition de Jacqueline de Romilly ne fait que mettre en exergue la disparition tragique de l'enseignement des langues anciennes et de l'intérêt social de cet enseignement.

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