mercredi 1 décembre 2010

L'élection du jour

C'est celle d'André Simard dans la circonscription de Kamouraska-Temiscouata.


Je ne veux pas revenir ici sur les causes et le sens de cette victoire, même si cela mérite qu'on s'y attarde puisque ce n'est pas tous les jours que l'opposition gagne une circonscription lors d'une partielle. Mais les analystes politiques de la scène québécoise font ça beaucoup mieux que moi et je vous renvoie donc vers eux.

Par contre, je veux revenir sur ce qui m'a le plus marqué en observant cette élection : la soirée électorale et, en particulier, l'attitude de Pauline Marois, la chef du Parti Québécois, et des autres députés représentant le PQ dès l'annonce des résultats. Ils étaient là et faisaient la fête avec les militants. Je dirai même qu'ils faisaient la fête comme des militants.

En effet, les députés pqistes ont été visiblement mobilisés pour venir faire campagne sur le terrain. Que les militants socialistes qui lisent ceci s'imaginent en porte-à-porte dans leur circonscription avec François Hollande, Elisabeth Guigou ou Laurent Fabius. C'est un peu ce qu'ont vécu les militants de Kamouraska-Temiscouata. Avouez que ça donne envie, non ? Comment perdre dans ces conditions, quand tout l'appareil d'un parti est mobilisé ?

J'ai pourtant le sentiment que c'est une pratique qui n'est pas prête à se répandre en France. Pourquoi ? Parce que le député français est d'abord un élu local, souvent cumulard et persuadé qu'il ne doit son élection qu'à lui même, alors que le député québécois, élu localement, est d'abord un élu national membre d'un caucus (groupe parlementaire).

Jusqu'à mon séjour à Québec, je pensais qu'un mode de scrutin proportionnel, détachant l'élu de sa circonscription, favoriserait en France cette esprit et cette discipline de groupe. Je crois finalement que la solution serait d'abord la fin du cumul des mandats combinée à la volonté de la direction du parti. Dès lors que les députés devront beaucoup plus leur élection à des enjeux nationaux qu'à leur baronnie locale, d'une part, et que d'autre part le parti voudra redonner une vraie cohérence aux élus, alors on pourra sérieusement parler de stratégie électorale.

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