jeudi 17 mai 2012

L'équilibre du jour

C'est celui du nouveau gouvernement français.

Pourtant j'ai cherché la petite bête. Mais non, la France a un gouvernement équilibré qui n'a plus qu'à tenir ses promesses, ce qui n'est quand même pas la moindre des tâches.

Dans mon dernier billet sur le choix du Premier ministre, j'avais clairement pris parti pour Martine Aubry, pour des raisons qui n'auront pas surpris ceux qui me connaissent et ont l'habitude de me lire. Mais François Hollande a fait le choix de Jean-Marc Ayrault plutôt que Martine Aubry, le choix de la confiance absolue plutôt que celui du partage du leadership. Tant pis pour la 6e. Dans ces conditions, le choix de n'attribuer aucun portefeuille à Martine Aubry, pour l'instant, est à la fois stratégique et responsable. Stratégique car que n'aurait-on entendu sur l'incapacité du Président à trancher si, une fois fait le choix de son Premier ministre, il avait donner un "super-ministère" à la principale concurrente de ce dernier ? On l'aurait accusé, à juste titre, de retomber dans son travers du compromis à tous prix, quitte à risquer la paralysie. Responsable aussi car Martine Aubry a démontré sa capacité à mettre la Parti Socialiste en ordre pour gagner des élections, et c'est essentiel que cette dynamique ne s'éteigne pas avant les législatives.

D'autant plus responsable que ce choix est vraisemblablement concerté de part et d'autre. Comment croire qu'il y ait un conflit ouvert entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault d'une part, et Martine Aubry d'autre part, alors que la garde très rapprochée de cette dernière est intégrée au gouvernement ? Il semble inconcevable que Marylise Lebranchu ou François Lamy ait accepté un maroquin sans avoir eu une discussion préalable avec la Première secrétaire.

Ce qui me ramène à mon premier point : l'équilibre. Tout est respecté dans ce gouvernement. La parité d'abord, pour la première fois dans l'histoire et c'est, plus qu'un symbole, la volonté de montrer que les promesses seront tenues. Ça change. Mais c'est aussi un équilibre subtil entre les proches de toujours du Président, ceux ralliés suite à la disparition de Dominique Strauss-Khan et ceux qui, après la primaire, ont loyalement fait la campagne. Plus les écologistes, en respect des accords. Respecté aussi l'équilibre entre les générations, les sensibilités, ou encore l'origine géographique. Je n'ai pas encore trouvé de point sur lequel il y aurait un déséquilibre flagrant, mais j'attend les commentaires de mes lecteurs qui ne manqueront pas de m'ouvrir les yeux.

Le bon équilibre, enfin, celui qui donne sa stature au Président de la République, c'est d'arriver à trancher tout en rassemblant. Et pour le moment, c'est assez probant. Certes la nomination de Jean-Marc Ayrault a fait grincer quelques dents mais toute velléité s'est tue à l'annonce du gouvernement. Et pour autant, les promesses sont effectivement tenues les unes après les autres, selon un ordre et un plan qui semble mûri de longue date et dont le Président n'a visiblement pas l'intention de dévier. La fin de l'improvisation au sommet de l'Etat ? C'est ce qu'il semble et, dans ce cas, effectivement, le changement c'est maintenant.


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